Ken Block : un Gymkhana 11 100 % électrique ?

Brûler de la gomme, pas de l'essence : le roi du drift nous en dit plus sur son projet, sur les traces de Sony Crockett et Ricardo Tubbs

Rowan HORNCASTLE • Niels de GEYER
Publié le : 6 mai 2020

Hier, nous vous dévoilions la Hoonifox, la nouvelle drifteuse de Ken Block. Cette Mustang des années 80, bodybuildée dans tous les sens par Ashe Thorp, sera la star de sa prochaine vidéo Youtube à gros budget : Gymkhana 11. Avec quel moteur ? Suspense.

« Elle pourrait tout à fait finir avec un moteur électrique, explique Ken Block à TopGear.com. J’adorerais avoir ma bonne vieille Hoonicorn avec son gros V8 juste à côté de ce nouveau projet avec un moteur électrique de 1 000 ch, mais je ne renoncerai jamais complètement à mes moteurs à explosion. »

Ken a de l’expérience en matière de véhicules électriques. Il a notamment conduit la voiture de l’Extreme E (le concept de la Formule E  décliné au format rallye-raid) et la nouvelle Ford Mustang Mach-E, dont il testera bientôt en avant-première les versions hautes performances.

« Je pense que s’orienter vers des plates-formes électriques est une excellente chose. Je suis ouvert aux nouvelles technologies et j’aime varier les plaisirs. C’est juste une nouvelle façon d’aller vite… »

Par rapport à un gros V8 aussi complexe que vorace, basculer vers un moteur électrique aurait aussi des avantages pour Ken et son équipe dans le cadre des vidéos Gymkhana.

« Je manque de recul à l’heure actuelle pour lister tous les bénéfices d’un moteur électrique, mais je sais que ce sera plus simple à exploiter. Il faut plusieurs ingénieurs pour s’occuper du moteur de la Hoonicorn, dont l’entretien coûte beaucoup de temps et d’argent. Nous serions libérés de ces contraintes si les moteurs étaient capables de fournir la même puissance avec moins de pièces. »

Les voitures électriques ont un autre gros point fort pour le fonds de commerce de Ken : le couple instantané. Cela permet de provoquer des ruptures d’adhérence beaucoup plus facilement… et donc de fumer les pneus plus vite.

« Le couple pourrait être un facteur. J’ai lu que les ingénieurs pouvaient moduler sans problème la réponse à l’accélérateur, et j’ai hâte de tester ça à l’avenir. »

Et puis si Ken choisissait le moteur électrique de 1 400 ch et 1 500 Nm du prototype Mustang Cobra Jet 1400 – au hasard bien sûr –, il n’aurait pas à composer avec l’angoisse du fil à la patte qui empêche de dormir les électricosceptiques. En effet, pendant les sessions de tournage des Gymkhanas, les plans sont courts et ponctuels. Et même si la voiture venait à participer comme ses devancières au Gymkhana Grid – une compétition de drift –, ce sont des courses très brèves, où un moteur électrique conviendrait parfaitement.

Quelle que soit la solution retenue pour la Hoonifox, le grand projet de Ken est de la mettre en scène dans une vidéo façon Miami Vice. Mais il a à peine commencé à plancher dessus.

« Nous n’avons pas encore poussé jusqu’aux reconnaissances à Miami, prévient Ken Block. Mais un hommage à Miami Vice, j’adorerais. Ça peut encore changer. Quand on commence les pourparlers avec les villes, parfois ça se passe très bien, parfois ça coince. Par le passé, les discussions avec Dubaï et San Franciso ont été idylliques, par exemple. Mais nous avions aussi commencé à travailler avec Sidney avant de voir le projet être annulé, donc on ne sait jamais. Dans tous les cas, je voudrais partir sur une ambiance à la Miami Vice : des scènes de poursuite, des plages, des jolies filles en bikini. Je souhaiterais évoquer cette époque de Miami avec quelques ingrédients modernes. Ce sera amusant. »

Avec la Hoonifox, c’est la première fois que Ken et son équipe vont aussi loin dans l’utilisation des images de synthèse, qui s’avèrent d’autant plus utiles pendant que le monde est à l’arrêt.

« Le niveau de détail qu’Ash parvient à atteindre est remarquable, et nous donne directement un aperçu bien plus réaliste du résultat final. Nous avons travaillé ensemble pour la première fois sur la V2 de mon Escort RS Cosworth des années 90, après nous êtres demandé à quoi ressemblerait l’ancienne Escort si elle passait entre les mains d’une équipe de WRC d’aujourd’hui. Tout le processus a été mené numériquement, ce qui a vraiment permis d’accélérer les choses au moment de passer le relais à l’équipe d’ingénieurs. »

« Nous sommes peut-être une toute petite équipe mais nous sommes incroyablement efficaces. Par rapport à une écurie comme M-Sport, ou une usine comme Audi ou Mercedes qui comptent sur énormément d’ingénieurs, de designers et d’aérodynamiciens, nous sommes juste un petit groupe qui se fait plaisir. Notre but n’est pas de gagner un Grand Prix ou un rallye, juste de faire des vidéos cools, en toute liberté. »

Combien de temps avant de découvrir la voiture et la vidéo définitives ? Comme vous pouvez l’imaginer, c’est actuellement impossible à dire. En temps normal, Ken estime qu’il resterait à ce stade entre neuf semaines et un an pour la voiture. Ensuite, il faudrait compter trois mois pour le tournage et le montage du Gymkhana. Si tout se passe bien, ne reste donc plus qu’à attendre entre douze et seize semaines avant de voir la Hoonifox brûler de la gomme pour de vrai.

 

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