« Nous n’en avons pas fini, a déclaré le patron de Jaguar Land Rover Adrian Mardell. Jaguar va renaître. »

Et cette renaissance commencera l’année prochaine par la première d’un trio de voitures électriques : une GT 4 portes dont le ticket d’entrée se situera à environ 100 000 £, soit 115 000 €.

Enfin ! Après une période de silence radio, dont les dirigeants de Jaguar soulignent qu’elle était nécessaire pour plancher sur le futur d’une marque aussi emblématique, on en sait un peu plus sur la façon dont le félin compte ronronner de nouveau, en attendant de rugir.

C’est sur une inédite plate-forme « Jaguar Electric Architecture » (JEA) que reposera la première Jaguar de cette nouvelle ère. Rappelons que Jaguar avait été l’un des plus précoces à se convertir officiellement au tout-électrique. Le cap est maintenu : en 2025, il n’y aura plus que des Jaguar sur batteries au catalogue, contre un modèle sur six actuellement (le vieillissant I-Pace).

Jaguar vise une autonomie de 700 km, et ce malgré une puissance « supérieure à celle de n’importe quelle Jaguar précédente ». La Jaguar routière la plus puissante de tous les temps restant à ce jour la XE SV Project 8 avec ses 600 ch, pour vous donner une idée.

Jaguar ne produira pas ses propres batteries, mais la maison mère Tata est sur le coup : le groupe indien construira une « gigafactory » en Europe, promet Adrian Mardell.

De son côté, Jaguar prévoit un investissement de 15 milliards de livres sur cinq ans (17 milliards d’euros), et produira ces nouvelles voitures électriques dans une usine dédiée à Solihull.

Quant à savoir à quoi ressembleront ces futures Jaguar, le directeur du style Gerry McGovern prévient qu’elles ne seront « une copie de rien », conformément à la philosophie du fondateur William Lyons. Il suggère que l’échec global de la stratégie de Jaguar ces dernières années est lié à un trop grand mimétisme vis-à-vis des constructeurs premium « mainstream », et que cette nouvelle génération devra donc être « moderne, unique, exubérante. »

« Quand ces nouvelles Jaguar feront leur première apparition, elles devront laisser bouche bée », insiste McGovern. Sous le nom de code « Project Renaissance », il a chargé ses troupes de réimaginer complètement l’allure d’une Jaguar. Pas moins de 18 maquettes ont été façonnées par trois équipes en un très court laps de temps. Ils peaufinent à présent le style définitif.

Jaguar ne mentionne encore aucune appellation, ni ne donne aucune précision quant aux deux voitures suivantes. Lorsque nous avons insisté pour savoir si une voiture de sport biplace était au menu – une part non négligeable de l’ADN de Jaguar, tout de même – ils ont botté en touche.

Autre chose, en parlant de noms : JLR va miser sur une approche « maison de marques » pour mieux mettre en valeur ses labels Jaguar, Range Rover, Discovery et Defender. McGovern reconnaît par exemple que « Land Rover Range Rover » est compliqué à justifier (en plus d’être long à prononcer). Mieux vaut tard que jamais. L’entité Land Rover, au pedigree précieux, continuera cependant de chapeauter les Range, Disco et Def. Ce sera peut-être plus clair en pratique…

Ce qui est déjà clair, c’est la passion de Mardell, McGovern et leurs équipes à la perspective de revigorer Jaguar tout en respectant sa britannitude et son héritage. Mardell lui-même travaille depuis 32 ans chez Jaguar où il a occupé pas moins de 19 postes, le plus récent étant tout en haut de la pyramide… après avoir commencé en tant qu’apprenti. On comprend qu’il ne prenne pas ça à la légère.

 » Nous allons pouvoir commencer à régler nos affaires en suspens, se réjouit-il en évoquant la renaissance électrique de Jaguar. C’est personnel. »