L’Abarth 1000 SP se réincarne en Alfa 4C (ça tourne mal)

Une barquette italienne à coque carbone en série limitée ? Dit comme ça, c'est appétissant, mais le résultat laisse un peu sur sa faim...

La rédaction
Publié le : 24 octobre 2022

Mettons d’emblée les choses au clair : ceci n’est pas une Abarth. Certes, elle en a le badge, ainsi que le nom – 1000 SP –, emprunté à une antique barquette de course dont 999 personnes sur 1 000 n’ont probablement jamais entendu parler. Mais même Gilbert Montagné (qui la trouverait sûrement très jolie) verrait tout de suite que c’est une Alfa Romeo 4C avec une carrosserie… revisitée et quelques logos rétro.

Abarth Classische a dévoilé ce week-end version finale de cette 1000 SP au salon Auto et Moto d’Epoca, à Padoue. Elle sera produite à seulement 5 exemplaires. En-dessous, on retrouve donc les entrailles de la petite voiture de sport italienne des années 2010 : une monocoque en fibre de carbone et aluminium qui faisait tout le pedigree de cette minisupercar de moins de 1,1 t, un 1.7 turbo de 240 ch central arrière, une boîte à double embrayage, et le sentiment que tout ça aurait mérité mieux.

Certes, les chemins d’Abarth et d’Alfa Romeo se sont déjà croisés à la grande époque : l’Alfa Romeo 750 Competitzione, par exemple, ou l’Alfa Romeo Abarth 1000. Ce featuring moderne a donc une certaine légitimité historique.

Néanmoins, l’Abarth 1000 SP, celle de 1966, reprenait les organes d’une Fiat 600 contemporaine, sur un châssis tubulaire. C’était une voiture de course pure et dure, pesant moins de 500 kg, dont personne n’aurait pu deviner la filiation avec sa voiture donneuse. Pour pousser l’hommage jusqu’au bout, il aurait donc fallu prendre la mécanique d’une Fiat 500 actuelle (disons une Abarth 695, tant qu’à faire) et la loger en position centrale arrière dans un petit machin ultraléger, sans toit ni pare-brise. Là, ç’eût été un sacré coup de com pour relancer une marque Abarth qui ronronne en attendant de basculer définitivement dans l’électrique.

Mais ce genre de chose aurait coûté de l’argent. Et il se trouve a) qu’il y avait déjà, dans les archives récentes de Stellantis, une petite sportive à moteur central arrière, et b) qu’il y avait apparemment eu un projet de lancer une Abarth 1000 SP dans la foulée de l’Alfa Romeo 4C, au début des années 2010 (snif).

In fine, tout ce qu’il nous reste, c’est un restylage à la truelle d’une ancienne voiture pour en évoquer vaguement une autre encore plus ancienne. Pas exactement la philosophie de Carlo Abarth, qui préférait faire courir des voitures et vendre des pièces haute performance.

Mais comme on l’a dit dès le début, ceci n’est pas une Abarth…

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