La Ford Mustang est maintenant (aussi) un SUV électrique

La Ford Mustang Mach-E sera disponible fin 2020 à partir de 48 990 €

Paul HORRELL • Niels de GEYER
Publié le : 18 novembre 2019

Dites bonjour à la nouvelle voiture électrique de Ford. Oui, c’est un SUV, comme l’immense majorité des grosses voitures électriques de nos jours. Et oui, ils l’ont baptisé Mustang Mach-E.

Vous objecterez qu’en entendant le mot Mustang, tout le monde ne pense pas spontanément à un SUV familial électrique. Mais ça, c’est juste parce que vous n’avez aucune ouverture d’esprit. Il ne faut pas confondre identité de genre et expression de genre, sinon on va déjà mal partir… Par ailleurs, ce n’est pas une imposture complète. Plusieurs éléments de design font ainsi écho à l’emblématique pony car. C’est une propulsion (ou une intégrale, selon les versions). Ses performances sont à la hauteur. Et le son évoque même un petit peu celui d’un V8… Un tout petit peu, hein.

Par ailleurs, « elle se conduit absolument comme une Mustang », à en croire Dave Pericak, l’ingénieur à la tête des projets Icônes de chez Ford. C’est à lui qu’on doit les Mustang les plus performantes ainsi que les Focus et Fiesta ST et la Focus RS, donc on peut lui faire confiance. Nous avons pris place à bord d’un prototype et les premières impressions sont prometteuses, mais on attendra comme toujours d’avoir conduit la voiture définitive sur la route pour émettre un verdict.

Les réservations sont d’ores et déjà ouvertes sur le Web moyennant un versement de 1 000 €. La Mustang Mach-E attaquera à 48 990 €, et il faudra patienter jusqu’à la fin 2020 pour les premières livraisons. La First Edition, avec sa grosse batterie, sa transmission intégrale et son équipement pléthorique, s’affichera à partir de 69 500 €.

Pour ce prix, on aura droit à un SUV middle-size, au gabarit encore très européen. 4,71 m de long, 1,88 m de large, on est dans les cotes d’une Jaguar I-Pace, et tout près d’une Mercedes EQC ou de la future Tesla Model Y, qui sera sa cible toute désignée lorsqu’elle débarquera au même moment sur le marché.

La version de base à roues arrière motrices, forte de 258 ch et 415 Nm, dispose d’une batterie 76 kWh dont l’autonomie est annoncée à 450 km, pour un poids de 1 993 kg. Avec la grosse batterie 99 kWh, la Mustang Mach-E passe à 285 ch et 650 km d’autonomie. Le 0 à 100 km/h est promis en moins de 8 s dans les deux cas. La version intégrale AWD (via un moteur supplémentaire sur le train avant) existe elle aussi avec les deux types de batterie. La Standard Range est associée à un moteur de 258 et 565 Nm, pour une autonomie de 420 km. Le couple est identique sur l’Extended Range mais la puissance est portée à 337 ch, pour 540 km de rayon d’action. Ford évoque un 0 à 100 km/h en moins de 7 s pour les deux Mustang Mach-E AWD.

A l’été 2021, la gamme sera coiffée par une GT (intégrale à batterie 99 kWh) de 465 ch et 830 Nm. Comptez 500 km d’autonomie et cette fois moins de 5 s sur le 0 à 100 km/h. La mAch-E aura évidemment droit à une suspension pilotée et des gros freins ad hoc, un kit carrosserie suggestif, des jantes 20 pouces et des sièges sport.

Qu’y a-t-il de Mustang sur cette Mach-E, donc ? Sa calandre, déjà, même si elle est pleine et que Ford n’en a gardé que le contour (le refroidissement s’opère via des ouïes auto-obturables sur la partie inférieure du bouclier). La poupe callipyge est la référence la plus évidente, même si Eleanor a un peu forcé sur les Big Mac. Les larges feux avant prennent davantage leurs distances par rapport à ceux de la Mustang que l’on connaît, mais il ne serait pas étonnant de les retrouver sur la prochaine génération du coupé et du cabriolet…

Si beaucoup de SUV électriques ont une silhouette assez monocorps, celui-ci arbore un long capot bien distinct et généreusement sculpté. La chute de reins est moins fastback qu’il n’y paraît. Le dessin semble épouser la ligne plongeant de la glace latérale mais le pavillon peint en noir culmine un peu plus haut, un trompe-l’œil qui permet à Ford de préserver la garde au toit à l’arrière.

Le design a été supervisé par Jason Castriota, auteur des somptueux concepts des dernières heures de Saab, de la Ferrari P4/5 (chez Pininfarina) ou de la SSC Tuatara. Ford Europe a été largement impliqué dans le projet, ce qui explique que la voiture semble aussi bien calibrée pour nos routes et nos catalogues.

À bord, en étant très attentif, vous remarquerez peut-être le discret écran 15,5 pouces vertical en guise de console centrale, façon Tesla (mais avec une molette en bas). Il y a tout de même un petit combiné d’instrumentation séparé, numérique bien sûr.

Nous avons pu faire joujou avec l’écran. C’est réactif, intuitif et il n’y pas besoin de plonger dans des menus sans fin, les fonctions importantes étant toutes disposées en évidence. CarPlay et Android Auto sont bien intégrés mais vous utiliserez sûrement la navigation intégrée, qui prend en compte les stations de recharge en indiquant les vitesse de charge, les places disponibles en temps réel, et si elles font partie de l’un des réseaux auxquels l’application Ford dédiée vous permet de souscrire. Sur un long trajet, le système moulinera tous ces critères pour vous calculer la route la plus rapide. Rien de révolutionnaire, mais ça a l’air fonctionnel.

Hormis les logos équins un peu partout, on cherche l’esprit Mustang à bord. On est loin du cockpit d’une voiture de sport, Ford a clairement privilégié l’espace en profitant d’un empattement de 3 m. Au pied de l’écran central, on trouve un vaste rangement incluant un chargeur à induction. On pourra loger un petit sac entre les sièges. Les bacs de portière sont plus larges qu’à l’accoutumée grâce à la place libérée par les enceintes, montées plus haut.

Les matériaux et la finition offrent une qualité perçue tout européenne, avec des plastiques moussés presque partout où l’index porte, de jolis inserts métalliques, et un habillage textile pour les enceintes du système B&O optionnel. En plus du coffre standard de 402 l, la Mustang Mach-E propose aussi un logement de 100 l sous le capot avant.

Si les versions intégrales sont animées par un petit moteur supplémentaire sur le train avant, la GT aura droit au même gros moteur qu’à l’arrière. La batterie est à refroidissement liquide pour optimiser la puissance de charge, qui peut atteindre 150 kW sur la version 99 kWh. De quoi récupérer 93 km d’autonomie en 10 minutes sur une borne Ionity, et passer potentiellement de 10 à 80 % de charge en 38 minutes, selon Ford. Comptez 62 km par heure de charge sur une wall-box et 14 km/h sur une prise standard pour dépanner.

Tout ceci devrait en faire une proposition intéressante, surtout à ce prix compétitif. Sacrilège ou coup de génie, on verra si le label Mustang aidera le SUV Ford à sortir du lot parmi les hordes de voitures électriques qui s’apprêtent à déferler sur le marché.

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