Prodrive P25 : une Subaru Impreza au plus-que-parfait
Quand Prodrive veut sublimer une Subaru Impreza 22B STi, ça donne ce fabuleux restomod à 640 000 €
Quand on vous dit restomod, vous pensez à un classique des années 1960 (Porsche, Jaguar, Alfa Romeo…) remis au goût du jour, même s’il y a bien quelques propositions sur des classiques des années 80. Voici aujourd’hui la remastérisation d’une icône plus exotique des années 90, la Subaru Impreza 22B STI. Veuillez accueillir la Prodrive P25.
« P25 », parce que l’écurie de course n’en construira que 25 exemplaires, et parce que cette voiture célèbre le 25e anniversaire du premier temps scratch de Subaru en WRC. Avec Prodrive, bien évidemment. C’est en effet au préparateur anglais que Subaru doit ses trois titres constructeurs (1995, 1996, 1997) et ses trois titres pilotes (Colin McRae en 1995, Richard Burns en 2001, Petter Solberg en 2003) dans la discipline. Et il nous fait maintenant profiter de tout ce savoir-faire sur route.
La Prodrive P25 est basée sur la carrosserie deux portes de la 22B, une édition spéciale lancée en 1998. Seules 400 devaient initialement être construites, exclusivement pour le marché japonais, mais la demande pour ce collector et son flat 4 2,2 l turbo de (soi-disant…) 280 ch a été si forte que Subaru en a construit trois autres pour sa propre équipe de rallye, cinq pour l’Australie et 16 pour le Royaume-Uni. Ces petites merveilles s’échangent aujourd’hui entre 300 et 400 000 € aux enchères.
Prodrive réclame 550 000 € pour cet hommage. À ce prix, on a toutefois droit à plus de puissance et moins de poids. La carrosserie fait désormais appel à la fibre de carbone à l’instar des baquets. Avec une batterie lithium-ion cela permet de gagner quelques dizaines de kilos pour descendre sous les 1 200. Le poids d’une petite GTI moderne, mais avec le double de chevaux.
Sous le capot, il s’agit toujours d’un 4 cylindres à plat dopé par un turbo Garrett. En revanche, il cube maintenant 2,5 l pour développer 400 ch et 600 Nm. Associé à un antilag type rallye et un launch control qui passe tout seul les premiers rapports, il emmène la Prodrive P25 de 0 à 100 km/h en moins de 3,5 s, et jusqu’à 240 km/h.
En effet, ce n’est plus une boîte manuelle mais une semi-automatique à six rapports, à palettes au volant. On s’éloigne de l’original, certes. Mais n’oublions pas que c’est l’œuvre d’une écurie de course, et qu’une écurie de course veut ce qu’il y a de plus performant. Que les puristes se rassurent, il y aura bien d’autres choses pour s’occuper au volant.
On trouve en outre un différentiel central réglable, comme les amortisseurs Bilstein. La cartographie moteur et l’antilag sont eux aussi personnalisables. Un échappement Akrapovic en titane et inox se charge de la bande-son, tandis que les freins AP Racing sont tellement gros qu’il faut des jantes 19 pouces pour que ça rentre.
Lesdites jantes chaussent des pneus sur mesure, conçus pour fonctionner avec une nouvelle géométrie aux petits oignons liée à des voies élargies. La carrosserie a été dessinée par Peter Stevens, déjà designer de la 22B originelle (en plus d’autos comme la McLaren F1, la Jaguar XJR-15 ou la Lotus Esprit phase 2, excusez du peu). Matez la carrure.
Dedans, on est comme à maison mais avec une débauche de cuir, d’Alcantara et de fibre de carbone. Si vous voulez vraiment la jouer Colin McRae, Prodrive propose de bazarder la banquette arrière pour rajouter un arceau-cage et des harnais. La P25 dispose aussi d’un système de télémétrie embarqué, et d’un freins à main hydraulique qui déconnecte le différentiel central quand on verrouille le train arrière, comme sur une voiture de rallye (ou une Toyota GR Yaris).
On n’a pas fini de baver sur cette voiture. Espérons juste que si ses futurs propriétaires sont prêts à dépenser plus d’un demi-million d’euros pour la Subaru routière ultime (460 000 £ H.T., soit environ 640 000 € TTC), ce ne sera pas pour la laisser dormir dans un box pour le seul plaisir de leur assureur…
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