Ne l’appelez pas Porsche Macan Electric. Ni Porsche Macan E, ou quoi que ce soit. Ceci est le nouveau Porsche Macan, point. Il n’existera qu’en électrique. Or s’il est facile de lancer un nouveau modèle à piles de niche comme la Taycan, qui conserve de surcroît un alter ego thermique avec la Panamera, on parle ici du modèle le plus vendu de la gamme, pour lequel un basculement en 100 % électrique apparaît pour le moins audacieux.
Avant de faire le tour de ce nouveau Macan, il va d’ailleurs falloir revenir sur la fin de carrière de l’ancien, plus compliquée que prévu. Alors qu’on le pensait parti pour cohabiter avec l’électrique encore quelques années pour assurer la transition (et des volumes de vente faciles), on a appris qu’il serait retiré du marché européen le 1er juillet prochain. Pas pour une histoire d’émissions comme souvent, mais parce que le vénérable SUV Porsche, lancé en 2014, ne respecte plus les dernières norme entrées en vigueur en matière de cybersécurité, et que son architecture s’avère trop ancienne pour envisager une simple mise à jour. Le Macan électrique va donc devoir reprendre complètement et immédiatement le flambeau.
Basé sur la nouvelle plate-forme PPE à 800 V du groupe Volkswagen, le nouveau Macan sera lancé initialement en deux versions, les Macan 4 et Macan Turbo, tous deux bimoteurs autour d’une batterie de 100 kWh (95 kWh utilisables). L’architecture à 800 V autorise des charges jusqu’à 270 kW, de quoi faire passer la jauge de batterie de 10 % à 80 % en une vingtaine de minutes. Sur une borne à 400 V, le Macan sera capable de diviser sa batterie en deux modules qui chargeront en parallèle à 135 kW pour plus d’efficience. L’autonomie est annoncée à 613 km sur le Macan 4 et 591 km sur le Macan Turbo, ce qui laisse présager sans problème plus de 300 km d’une traite sur l’autoroute dans la vraie vie.
Le Macan est donc bien parti pour être un bon SUV électrique. Reste à ce qu’il soit une bonne Porsche. Côté performances, il y aura tout ce qu’il faut. Le Macan 4 annonce 408 ch et 650 Nm, pour un 0 à 100 km/h en 5,1 s et 220 km/h. Le Macan Turbo, fort de 639 ch et 1 130 Nm (!) promet 3,3 s et 260 km/h. Pas de quoi effrayer un Tesla Model Y Performance en sortie de péage, certes, mais on peut compter sur Porsche pour faire la différence sur petite route.
Plus imposant que son prédécesseur thermique (4,78 m de long, + 6 cm), posé sur un empattement plus long (2,89 m, + 9 cm) et forcément encore plus lourd (2 405 kg à vide pour le Turbo), le Macan électrique tentera de faire oublier ses mensurations en proposant cette fois des roues arrière directrices (en option sur toutes les versions) et une suspension pneumatique à deux chambres (de série sur le Macan Turbo) capable de faire varier la hauteur de suspension sur 7 cm selon les modes. Porsche promet un fort typage propulsion dès que l’on s’aventurera au-delà du mode standard, avec en bonus sur le Turbo un différentiel à vectorisation de couple à l’arrière. Connaissant les prouesses déjà accomplies par Porsche avec des enclumes comme la Taycan ou le Cayenne, on ne se fait guère de souci pour le dynamisme du Macan électrique.
Le style n’est plus vraiment une surprise depuis les diverses séances d’effeuillage organisées par Porsche au fil des derniers mois. Regard de Taycan, silhouette trapue de SUV coupé-mais-pas-trop, capot court, barre de LED en travers du hayon, le nouveau Macan se distingue par des portes sans encadrement et des « sideblades » au creux des portières disponibles en finition noir, mate et carbone. La poupe de la Turbo est un peu allégée par de petites ouïes sous les extrémités des feux.
Alors que la plupart des SUV électriques premium se contentent désormais de jeter une énorme tablette au milieu du néant, le cockpit du Macan reste celui d’une vraie voiture, dans la lignée des Taycan, Cayenne et Panamera. Cela ne l’empêche pas d’être généreux en écrans : un de 12,6 pouces pour l’instrumentation, un tactile de 10,9 pouces panoramique et parfaitement intégré au milieu, prolongé par un écran optionnel côté passager. Un ruban de LED court le long de la ceinture de caisse et pulse au rythme des instructions de la navigation ou des aides à la conduite, en plus de participer à l’éclairage d’ambiance.
Grâce à l’empattement allongé, il y a de la place. Les sièges avant reposent 28 mm plus bas que sur le Macan thermique, une excellente nouvelle quand les voitures électriques donnent souvent l’impression de conduire assis sur un annuaire. La banquette arrière est également positionnée plus bas. Le coffre affiche 540 l, sans compter les 84 l du coffre avant où l’on pourra ranger les câbles.
Il faudra attendre cet été pour découvrir ce nouveau Macan en concessions, mais on connaît déjà ses tarifs : à partir de 86 439 € pour le Macan 4, et 118 910 € pour le Macan Turbo. Cruel dilemme : commander maintenant pour être parmi les premiers servis, ou se jeter sur un Macan GTS thermique (440 ch, 98 626 €) pendant qu’il est encore temps ?
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