Une année sans une nouvelle 911, ça n’existe pas. On attend sous peu l’arrivée de la 992 restylée, et par la même occasion celle de la première 911 hybride. Mais entre-temps aura débarqué cette version « 911 vs Wild« , parfaite pour réaliser vos fantasmes de rallye-raid en allant chercher le pain.

La Porsche 911 ne sera pas la seule voiture de sport à partir à l’aventure. Lamborghini dira en effet adieu à son Huracán en lançant lui aussi une petite série de la Sterrato. Au menu, des LED longue portée sur le museau, de grosses ailes boulonnées, et un conducteur qui se délectera de voir les autres supercars racler leur précieuse lame avant en carbone sur le moindre dos d’âne.

La division Special Vehicle Operations de Land Rover va rationaliser tous ses futurs projets derrière un seul badge SV. Le plus sportif des Range Rover Sport perdra donc son R, et sans doute aussi son bon vieux V8 5.0 compressé au profit d’un 4.4 biturbo BMW, comme sur la gamme standard. Peut-être avec le renfort d’une hybridation rechargeable qui plairait aux clients du SVR, eux qui adooorent flâner discrètement en centre-ville au volant de leur tank de 2,5 t.

Une Alpine plus légère, c’était donc possible. Grâce à un régime à base de fibre de carbone sur le toit, les jantes et même un panneau de carrosserie qui remplace la glace arrière, la svelte A110 perd encore 34 kg tout en gagnant de l’appui ET en réduisant apparemment sa traînée.

Elle s’annonce aussi beaucoup plus rigide et plus tranchante, avec des baquets qui vous maintiendront comme King Kong saisit une demoiselle en détresse. Le nirvana de la voiture de sport en 2023 ? Profitez-en : l’Alpine d’après sera un SUV électrique…

Celle-là, elle va faire causer. Car oui, la C63 est de retour mais cette fois, point de V8 sous le capot. À la place, un 4 cylindres hybride… Grosso modo un 2.0 turbo d’A45 couplé à un moteur électrique sur le train arrière. Les chiffres sont colossaux : 680 ch, 1020 Nm, et jusqu’à 2 145 kg pour le break. Le progrès dans toute sa splendeur.

La M3 sera la rivale toute désignée de la nouvelle C63, avec un bon vieux 6 cylindres en ligne biturbo 100% thermique de 510 ch sous le capot. Et, pour la première fois de l’histoire, une carrosserie break aussi élégante que pratique.

Nous avons déjà été conquis par la M3 Compétition (bon, à condition de l’approcher avec les yeux fermés, quitte à tâtonner pour s’installer au volant). La M3 Touring promet d’être LA voiture qui a réponse à tout.

Durant sa brève existence, Hyundai N n’a sorti que des pépites, de l’i30 N à l’i20 N en passant par le Kona N (auquel la France n’a malheureusement pas eu droit). On espère que la marque sera aussi inspirée du côté électrique de la force, puisqu’elle a annoncé l’arrivée d’une version dévergondée de son SUV cyberpunk Ioniq 5.

La division N souligne que le but ne sera pas d’en faire une bête de drag race. Même si ce Ioniq 5 N sera évidemment véloce en ligne droite, leur objectif est d’offrir un comportement ludique et un tempérament « mécanique » un peu moins clinique. On croise les doigts pour que la bascule de Hyundai N dans l’électrique se passe comme sur des roulettes.

2023 sera l’ANNÉE de l’endurance. C’est bien simple, il y aura tout le monde. La nouvelle réglementation Hypercar, subdivisée en catégories LMH et LMDh, a en effet rameuté Toyota, Glickenhaus, Peugeot, Porsche, Ferrari et Cadillac, en attendant Alpine, BMW et Lamborghini l’année prochaine. À côté, la prochaine saison de Drive to Survive risque de ressembler à un tournoi de scrabble paroissial.

Basée sur la plate-forme des actuelles M3 et M4, la nouvelle M2 sera (encore) plus grosse et plus lourde qu’avant, mais son 6 cylindres en ligne 3.0 biturbo de 460 ch veillera à ce que cet embonpoint passe inaperçu.

L’essieu arrière est lui aussi emprunté à la M4 et même s’il y aura une boîte auto à huit rapports au catalogue, la M2 sera probablement la dernière M de l’histoire à proposer une boîte manuelle à six rapports. À ce titre, c’est déjà un collector. De quoi lui pardonner un physique difficile ?

Lotus a été très clair sur le fait que l’Emira serait son ultime voiture thermique. Par rapport aux anciennes Evora et autres Exige, il y a toutefois du nouveau sous le capot puisqu’en plus du vénérable V6 3.5 à compresseur d’origine Toyota, l’Emira s’apprête à accueillir en entrée de gamme un 2.0 turbo AMG, celui-là même qui développe jusqu’à 421 ch sur l’A45 S. En revanche, il sera associé logiquement mais exclusivement à la boîte à double embrayage AMG qui va avec, quand le V8 laisse le choix entre une boîte manuelle et une boîte auto. On ne va pas bouder notre plaisir pour autant.

Alfa Romeo a laissé entendre qu’il présenterait cette année une vraie supercar, qui n’aura rien à voir sinon son blason avec la séduisante SWB présentée par Zagato en décembre sur base de Giulia GTA. Hybride ? 100 % thermique ? On n’en sait rien encore, mais on peut imaginer un lien de parenté avec la Maserati MC20. Comme entre la première GranTurismo et la sublime 8C à laquelle cette voiture succédera, et dont voici une photo en attendant.

Pendant ce temps-là, les allemands continuent à perpétuer leurs dynasties de grosses berlines, comme l’Audi A6. La prochaine génération passera au 100 % électrique en 2023, et cohabitera sans doute avec la précédente en attendant de voir dans quelles proportions le marché bascule. Le match avec Tesla et Mercedes promet d’être épique. Et il sera intéressant de voir si la peur de la panne a une influence sur les distances de sécurité et les appels de phares…

Après la 500, ce sera au tour d’une autre icône Fiat de passer à l’électrique en 2023. Vous vous rappelez ce génial concept de 2019 ? La Panda électrique (Pandae ?) y ressemblera sûrement beaucoup. Comme sa consœur thermique, elle laissera à la 500 la carte du style pour jouer celle du bon sens, de la simplicité et de l’économie. Non sans offrir un vrai charme à l’italienne comme ses devancières, si tout se passe bien.

À l’automne 2022, Lamborghini annonçait la production de l’ultime exemplaire de l’Aventador. Voilà qui laisse un vide au sommet de la gamme, appelé à être comblé par une autre berlinette V12, descendante des Miura, Countach, Diablo et Murcielago.

Sauf que celle-ci ouvrira l’ère de l’hybridation à Sant’Agata (la vraie, pas un supercondensateur symbolique comme sur la Sián ou la Countach II). On ne s’attend pas à une autonomie électrique record mais à un système capable d’emmener la voiture en silence en centre-ville (ça, ça va changer la vie des propriétaires de Lambo…) tout en donnant un coup de pouce au V12 quand on la place de lui aérer les bronches.

Chez Maserati, l’ère électrique est officiellement engagée, et vous pouvez d’ores et déjà lire dans le nouveau TopGear magazine notre essai d’un prototype de la GranTurismo Folgore. Celle-ci sera bientôt flanquée d’un Grecale Folgore, paré à affronter le Porsche Macan électrique. Mais avant cela, Maserati aura dévoilé une version sur batterie de sa supercar MC20, d’abord en version roadster Cielo, avec une puissance à quatre chiffres.

On aura attendu les supercars de Gordon Murray, mais maintenant qu’il est lancé, on ne l’arrête plus. Les premières livraisons de la T.50 triplace à turbine sont prévues pour le printemps, suivies de celles de sa version piste T.50S. Ensuite, ce sera au tour de la « petite » T.33 biplace. Gordon Murray nous a fait comprendre que celle-ci serait déclinée en deux autres versions : une moins puissante et dépourvue de turbine, qui sera sans doute un roadster, et une pistarde radicale. Vivement.

L’Artura n’a pas eu des débuts faciles entre ses problèmes de fiabilité et le lancement simultané de l’époustouflante Ferrari 296 GTB. Il n’empêche qu’elle est appelée à devenir le best-seller de McLaren. Et même s’il est tentant de se tourner déjà vers la remplaçante de la 720S, n’oubliez pas qu’on aura droit très vite à une Artura découvrable.

Les McLaren Spider ont l’avantage d’être issues de berlinettes dont la monocoque carbone est déjà si rigide qu’elle ne nécessite quasiment pas de renforts après ablation du toit, d’où une légèreté et une répartition des masses préservées sans trop d’efforts. Beaucoup plus excitant qu’un SUV, même si on ne coupera peut-être pas éternellement à cette recette-miracle à Woking.

L’utopie, c’est un idéal imaginaire. Donc la perfection, sauf que la Pagani Utopia, elle, sera bien de ce monde. Peut-être pas du nôtre, certes, avec son V12 biturbo de 864 ch pour 1 100 Nm et ses 99 exemplaires vendus plus de deux millions d’euros pièce. Mais tant qu’on a une chance de croiser un jour ses portes-papillon et ses détails steampunk, on se réjouit. Une nouvelle Pagani, ce n’est pas tous les jours (la Huayra remonte à 2011, la Zonda à 1999 !) et le lancement de cet Utopia sera assurément l’un des temps forts de 2023.

Avec ses 1 000 ch tout rond, la puissance ou la vitesse ne sont a priori pas les plus grosses lacunes de la SF90. Néanmoins, connaissant Ferrari, on peut tabler sur une version encore plus méchante de la supercar hybride, dont une bonne partie des gains devrait venir de l’aéro en plus de la mécanique, comme sur la dernière Porsche 911 GT3 RS.

Celle-là ne nous concerne pas vraiment mais outre-Atlantique, elle fera date. La Celestiq est en effet appelée à devenir le vaisseau amiral des Cadillac électriques, et même des Cadillac tout court, avec une fabrication quasi artisanale et un ticket d’accès à quelque 300 000 € qui la placeront en face de Bentley, comme au bon (très) vieux temps.

Elle pourra compter sur plus de 600 ch, via un moteur électrique sur chaque essieu, et environ 500 km d’autonomie pour aller titiller les anglais sur le terrain de l’ultraluxe zéro émission.

Le « Dark Horse », dans les courses hippiques, c’est le cheval imprévisible, celui qu’on n’attendait pas en haut du classement tant il était discret jusqu’alors. La nouvelle Mustang Dark Horse, elle, ne cache absolument pas son jeu : un V8 de plus de 500 ch, un refroidissement revu, un Torsen et des liaisons au sol de compétition, avec une boîte manuelle ou automatique au choix, et bien sûr un accastillage dark.

Les jours de la muscle car telle qu’on la connaît touchent sans doute à leur fin, et on sent que Ford a mis tout ce qu’il avait… en attendant les versions Shelby.

Allez, on y croit, cette année, c’est la bonne. Comme TOUTES les Tesla avant lui, le Cybertruck a été reporté maintes fois depuis sa présentation fin 2019. Et surtout, de pionnier du pick-up électrique, il est devenu un suiveur maintenant que Rivian, Hummer et surtout Ford ont lancé le leur, en attendant Chevrolet en 2023. Le Tesla Cybertruck a donc du pain sur la planche s’il veut redéfinir le segment.

Là aussi, on y croit, même si c’est la SEPTIÈME année consécutive que la Valkyrie figure parmi les voitures les plus attendues de l’année (record battu).

Certes, une poignée d’exemplaires ont rejoint le box de leur propriétaire (auxquels il manque encore le mode Track le plus extrême, c’est ballot), mais nous n’avons toujours pas eu l’occasion de prendre le volant de ce monstre à  V12 hybride de 1 200 ch, à l’origine un projet commun entre Red Bull et Aston Martin avec le génial Adrian Newey aux manettes.

Mais bon, d’après notre baptême en passager à Goodwood, ça vaut le coup d’attendre encore un peu.